Fièvre aphteuse: Quel manque à gagner pour le monde rural et l’économie nationale?

Le secteur agricole suscite un sérieux débat et nécessite des réajustements urgents. Le bon démarrage de la campagne agricole est aujourd’hui perturbé par la carence des pluies et la persistance du froid (leyali).

Les agriculteurs sont dans l’expectative totale. Les éleveurs aussi. Les uns scrutent le ciel et croisent les bras et les autres notamment ceux dont  le cheptel a été touché par la maladie de la  fièvre aphteuse se trouvent  dans le désastre total. Les régions sinistrées et  touchées par cette épidémie  attirent l’attention des autorités compétentes et de tout un chacun. Des interrogations sur les risques de la consommation des viandes rouges  sur la santé du consommateur guettent l’esprit des citoyens. La fermeture d’un bon nombre de souks dans le monde rural n’est pas sans conséquences lourdes sur les éleveurs, les transporteurs de bétail  et toutes les activités autour, sans parler des circuits de commercialisation  troublés par les risques et les craintes de voir cette épidémie se propager dans d’autres régions.

Certes l’ONSSA rassure et confirme l’éradication par ses services vétérinaires de foyers de fièvre aphteuse  et la mise en place d’une batterie de mesures pour arrêter la propagation de l’épidémie.

 La mobilisation tout azimut est de mise pour surveiller l’état de santé des animaux et localiser les problèmes.  Cette mobilisation va de l’abattage des bovins malades à l’interdiction des transactions du bétail et la commercialisation de la viande dans les souks.  Cela cause un réel  manque à gagner à l’économie nationale et au secteur agricole en particulier. Les éleveurs accusent un sérieux coup. Des pertes  causées par la chute des prix des ovins et bovins et par la baisse du nombre des animaux.

La situation est d’autant plus catastrophique si on tient compte de l’état de sécheresse qui perdure depuis près de deux mois au Maroc et par l’absence de végétations dans les parcours. Une situation qui renvoie automatiquement à la cherté du coût de l’alimentation du cheptel, à l’absence de revenu pour l’agriculteur/ éleveur et partant pour toutes les activités annexes : lait, transport et les métiers qui s’y rattachent.

D’ailleurs, la suspension de ce commerce dans les souks causerait des pertes mêmes pour la commune pour non paiement des taxes.   Bref, les dégâts sont multiples et multisectoriels.  Dans un communiqué, l’ONSSA indique que l’Office va procéder à l’indemnisation des éleveurs à partir de ce mois de février et ce conformément à la réglementation en vigueur.

Le montant de cette indemnisation n’est pas connu et il dépend de plusieurs  paramètres  dont l’âge, la race et éventuellement les prix du marché. Le département de tutelle  reste néanmoins, pointé du doigt. Le secteur de l’élevage pâtit de tous les maux de l’encadrement, à la valorisation en passant par la commercialisation et les aléas climatiques.

Les risques pour le consommateur ne sont pas  en reste. Les prix  de vente des viandes rouges dans les grandes villes risquent de connaitre de nouvelles hausses et grever davantage le pouvoir d’achat du citoyen.  Au moment  où même la consommation de la volaille et des viandes blanches animent des débats malgré toutes les assurances des opérateurs du secteur avicole.

Fairouz El Mouden

 

Une nouvelle souche de virus qui touchent d’autres pays africains

Les analyses effectuées au niveau des laboratoires d’analyses nationaux et appuyées par des laboratoires internationaux ont confirmé que la souche du virus de la fièvre aphteuse ayant touché les bovins est une nouvelle souche et qui n’a jamais existé au Maroc avant 2019,rapporte l’ONSSA, ajoutant qu’il s’agit également d’une souche de virus présente dans d’autres pays africains.

Une maladie non transmissible  à l’Homme

La fièvre aphteuse est une maladie animale virale non-transmissible à l’Homme.  Elle est contagieuse pour les animaux, notamment les bovins, rappelle le communiqué, soulignant que la consommation des viandes et produits laitiers ne présente aucun danger pour le consommateur.

Six foyers découverts en janvier

Six foyers de fièvre aphteuse, découverts depuis le 7 janvier, ont été éradiqués par les services vétérinaires de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) dans le cadre des mesures prises pour arrêter la propagation de l’épidémie.

Ces cas de la fièvre aphteuse ont été découverts dans quatre exploitations dans les provinces de Fquih Ben Saleh et Khouribga, une exploitation à Sidi Bennour ainsi qu’une exploitation isolée à Tanger, précise le communiqué, soulignant que l’Office veille de près au suivi de l’état sanitaire du cheptel national et met en oeuvre toutes les mesures sanitaires préventives, en coordination avec les autorités locales.

Abattage, désinfection et surveillance sanitaire

Les mesures consistent notamment en l’abattage et la destruction de tous les bovins et ovins des exploitations infectées par l’épidémie par mesure de précaution, le nettoyage et la désinfection des exploitations, le respect des mesures de biosécurité par les personnes et le matériel entrant et sortant des exploitations, le renforcement de la surveillance sanitaire dans les régions touchées et au niveau national, et la vaccination de tous les bovins autour des foyers de l’épidémie, explique l’Office.

Large campagne de vaccination

Depuis le début du mois de janvier 2019, une campagne de vaccination de rappel de l’ensemble du cheptel bovin national. La première phase a concerné les zones frontalières et les provinces touchées par l’épidémie, et elle est actuellement généralisée pour vacciner l’ensemble du cheptel national de bovins, relève l’ONSSA, ajoutant qu’il indemnisera les éleveurs concernés, conformément aux lois en vigueur dans ce domaine.

Top