BAD: la migration s’invite au FAR

Pour sa 3e édition, le Forum africain pour la résilience (FAR) organisé par la Banque africaine de développement (BAD) se penchera sur la migration. Les 4,5 et 6 mars à Abidjan au siège de la BAD, les débats entre les différents intervenants s’articuleront autour du thème «Fragilité, Migration et Résilience». Objectif : donner un autre regard sur la question migratoire sur le continent.

Si la migration sur le continent africain est essentiellement intra-africaine, il est plus que légitime pour les acteurs économiques du continent de démystifier l’idée selon laquelle l’Europe connaitrait une invasion de migrants africains. Dans ce cadre, le FAR abordera le triptyque «migration-sécurité-développement», en débattant de plusieurs questions dont : «Peut-on vraiment parler de crise migratoire ?», «L’Europe est-elle menacée par une invasion migratoire africaine ?», «Que peut apporter la migration aux pays de départ, de transit et de destination?».

Le forum se déclinera ainsi en sessions d’échanges, plénières, ateliers entre décideurs politiques, représentants d’organisations internationales, chercheurs, acteurs de la société civile, hommes d’affaires, avec à la clé des sujets phares comme le chômage des jeunes, la sécurité, le genre, les effets du changement climatique.

Au programme, une session d’échanges de haut niveau sur la thématique entre les chefs de gouvernement de plusieurs pays africains, les ministres en charge de ce portefeuille et les responsables d’institutions spécialisées, ouvrira le forum le 4 mars. La rencontre se poursuivra par une plénière axée sur «les solutions innovantes dans le domaine de la migration», de même qu’un débat sur le thème «migration-sécurité-développement » qui passera en revue, entre autres le trafic illicite des migrants, l’impact des resserrements des contrôles aux frontières. L’objectif étant de réfuter certaines idées a priori autour de la question migratoire. Une autre plénière sera consacrée aux «défis et politique de la migration intra-africaine» et enfin, un atelier au «changement climatique, migration et renforcement de la résilience».

Selon Sibry Tapsoba, directeur du Bureau de coordination des Etats en transition, «un autre regard sur la migration est non seulement possible, mais nécessaire». Il s’agit, donc au cours du forum de mener des échanges sans tabou, ni à priori sur le sujet de la migration. «Nous souhaitons que les participants discutent en toute liberté des défis et opportunités posés par les mouvements migratoires», a confié le responsable. Au-delà des échanges, l’objectif final est d’identifier les meilleures initiatives à prendre pour pallier la fragilité et consolider la résilience par des réponses adéquates aux défis migratoires, a-t-il indiqué.

A savoir que la BAD travaille déjà en collaboration avec l’Union Africaine, la commission économique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA), la société civile et le monde des affaires du continent sur la question migratoire. Dans cette optique, elle a lancé en 2018 le programme «Emplois pour les jeunes en Afrique», avec pour objectif d’offrir des opportunités d’emplois aux jeunes Africains et leur empêcher de migrer à tout prix.

A noter que lors de la 2e édition du FAR, placée sous le thème «renforcer la résilience de la population au bas de l’échelle», ce sont plus de 300 participants de différents pays du continent qui ont répondu présents. Etant donné l’actualité brûlante autour du thème de la migration sur différents continents, plus de participants sont attendus à cette 3e édition.

Danielle Engolo

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