Le groupe d’Anas Sefrioui, en difficulté sur le marché national se rabat désormais de plus en plus sur l’Afrique. Le groupe vient de lancer sa marque de luxe Prestigia en Côte d’Ivoire. «Bellevue Resort», qui sera son premier projet dans ce pays, est une résidence fermée de 800 logements de haut standing prévue sur une superficie de 4 hectares.

Ce projet vient s’ajouter aux programmes de logements économiques du Groupe en Côte d’Ivoire (4 projets pour 5.000 logements).

En Afrique, le niveau des préventes réalisées par le Groupe a atteint plus de 1700 unités, au 31 décembre 2018, soit 900 millions de dirhams de chiffre d’affaires sécurisés sur deux ans. Sa réserve foncière totalisait plus de 100 hectares, en hausse de 40%, dont plus de 50 Ha dans des quartiers stratégiques de la ville d’Abidjan.

Le Continent est considéré comme le principal relais de croissance du groupe au moment où ses résultats ne sont pas au meilleur de leur forme. En effet, le promoteur a subi une baisse de 30% de son chiffre d’affaires, qui est passé de 5,9 milliards de dirhams à 4 milliards de dirhams et de 53% de son résultat net à fin 2018, pour s’établir à 409 millions de dirhams. «Le secteur de l’immobilier continue d’être sous pression dans un environnement économique globalement difficile au Maroc. 2018 a été marquée par la poursuite de la baisse des mises en chantiers, ainsi que par une pression sur les prix liée à l’accentuation de la concurrence», c’est ainsi que l’entreprise explique ces mauvais résultats. Le tout, sans oublier le contrôle fiscal qui a fini par coûter au Groupe 126 millions de dirhams.

Le groupe a choisi aussi de ne pas distribuer de dividendes en 2018, pour financer son développement en Afrique. L’entreprise utilisera ce report à nouveau de son résultat pour procéder à une augmentation de capital afin d’éviter d’aggraver son endettement qui s’élève à 5,7 milliard de dirhams à fin 2018. Il faut dire que sur ce dernier point aussi, le groupe n’a pas atteint l’objectif visé pour 2018. Dans le cadre de son plan Priorité au Cash 2020, lancé début 2018, le groupe a généré 870 millions de dirhams de cash, en deçà de l’objectif de 1,9 milliard par an. Le taux d’endettement se situe à 33,9% contre un objectif de 30%.

Dès lors l’accélération de ses projets en Afrique prend tout son sens. Addoha croit visiblement fort en cette issue de secours.

Soumayya Douieb