Une perte cruelle

Par Al Bayane *

La douleur et l’affliction sont à la mesure du choc causé par l’atroce nouvelle : notre camarade Abdelaziz Belal n’est plus.

Cette disparition nous cause une perte incommensurable, qu’on a peine à exprimer. Quels mots trouver pour rappeler, évoquer le rôle et l’apport multiples et si enrichissants qui furent ceux d’Abdelaziz Belal?

Pour le parti d’avant-garde révolutionnaire ; notre camarade était un mentor en militantisme, un dirigeant précieux, qui faisait autorité par son expérience, ses analyses lucides et serrées, son sens de priorités, son patriotisme inébranlable doublé d’un solide internationalisme.

Mais il était ainsi la modestie même, qu’il alliait à une gentillesse à toute épreuve. Toujours disponible pour le parti et son combat quotidien, il mettait à son service une intelligence supérieure, particulièrement au fait des problèmes, mais ouverte sur toutes les manifestations de la vie.

Un penseur créatif

Le parti du progrès et du socialisme, avec la tragique disparition du camarade Abdelaziz Belal, perd un de ses dirigeants de premier plan, un de ceux dont on est fiers de dire qu’il était un de nos guides, depuis le jour, où, encore «étudiant, il avait choisi une fois pour toutes, de combattre au sein du Parti Communiste Marocain pour la cause de l’Indépendance nationale et de la libération sociale.

Mais Abdelaziz Belal, était, avant tout un militant de la science et de la connaissance. Si Aziz, comme l’appelaient avec respect et affection les milliers de jeunes étudiants qui suivirent son enseignement, ne faisait pas seulement autorité en matière d’économie politique, il était un penseur créatif, dont l’apport était reconnu unanimement au Maroc et apprécié fortement à l’étranger.

Professeur à Casablanca et à Rabat, notre camarade Abdelaziz Belal avait formé toutes les générations issues de l’indépendance. Parallèlement à son activité universitaire, il enrichissait de ses contributions novatrices colloques et séminaires, conférences et débats, où il savait apporter le point de vue d’un chercheur attaché aux théories du socialisme scientifique qu’il appliquait d’une façon vivante et fructueuse.

Présenté par  le PPS aux élections municipales, notre camarade avait été choisi par les masses populaires pour siéger au conseil de la commune Casablancaise d’Ain Diab, qui l’avait élu vice-président. À  ces postes de responsabilité, il restait le même homme profondément attaché à la démocratie, au bien public, à la cause populaire et la défense des citoyens.

Ceux qui le pleurent aujourd’hui avec nous sont innombrables. Car c’est le pays et le peuple, tous entiers, qui viennent de perdre, subitement et tragiquement, un des plus dignes fils du Maroc, une figure de proue de la cause patriotique et révolutionnaire, un scientifique de premier ordre, il n’y avait qu’un seul Aziz Belal, au Maroc.

Que sa femme, notre camarade Afifa, et ses deux enfants Abdelkrim et Youssef, sa mère et sa famille veuillent trouver, ici, l’expression de notre peine indicible et de notre sympathie profonde.

C’est l’éditorial paru dans Al Bayane du 25 mai 1981, écrit par feu Nadir Yata, ex-rédacteur en chef, comme les nombreux éditos de l’époque non signés…

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