Blé: les premiers appels d’offres réservés exclusivement à la récole nationale

Le blé tendre rendu moulin sera commercialisé au prix de 280 dirhams le quintal au titre de la campagne céréalière 2018/2019. Cette année, le gouvernement a décidé de mieux valoriser la production nationale comparativement aux années précédentes où le prix de vente ne dépassait pas les 200 à 250 dirhams le quintal.

Cette mesure sera accompagnée par l’octroi d’une subvention forfaitaire de 5 dirhams le quintal pour l’achat du blé tendre local, du 1er juin au 31 août prochain et d’une prime de magasinage de 2 dirhams le quintal au profit des structures de stockage chaque deux semaines.

Après la hausse de 30% à 135% des droits de douanes applicables sur l’importation du blé tendre, le gouvernement veut encourager la commercialisation de la production nationale des céréales. Le prix de vente du blé rendu moulin a été aussi revu à la hausse, soit 280 dirhams le quintal pour permettre aux opérateurs de couvrir le prix de revient et tirer une petite marge bénéficiaire. L’idée derrière cette décision conjointe entre le département de l’agriculture et celui des finances est d’inciter les minoteries à s’approvisionner sur le marché local du blé tendre et l’écraser au titre de la production industrielle. Parallèlement, il a été décidé de reconduire le système d’appels d’offres pour l’approvisionnement des minoteries industrielles en blé tendre consacré à la fabrication des farines subventionnées. Ainsi les premiers appels d’offres de cette année seront réservés à titre exclusif à la production nationale.

Les minoteries ont toujours préféré recourir à l’importation du blé pour des raisons de calibrage et de bonne qualité. Dans un communiqué, le département d’Akhannouch précise que la qualité du blé tendre national reste globalement bonne par rapport à la campagne céréalière. Selon les analyses faites sur un échantillon de grains, le poids spécifique des grains de 80,2 kg/hectolitre en moyenne dépasse de 3 points le standard (77 kg/hectolitre). Le taux de protéines connait aussi une amélioration avec 12,4% en moyenne contre 11,4 % en 2018.

La série des mesures prises par le gouvernement est jugée salutaire pour une meilleure valorisation de la récolte nationale. Néanmoins, elle reste insuffisante. La valorisation de la production céréalière requiert un plan d’action bien étudié et préparé à l’avance. L’on se demande aujourd’hui si le rôle joué aujourd’hui par les CAM (coopératives agricoles marocaines) dans la gestion de la production nationale et son stockage obéit aux normes reconnues et est valable pour tous.

Fairouz El Mouden

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