Abdelghani Siffeddine, un Rajaoui qui bosse dans le silence

S’il y avait dans le temps une grande star internationale ayant marqué l’histoire du Raja en la personne de feu Abdelmajid Dolmy qui a toujours préféré parler seulement sur terrain avec toutes les prouesses techniques du monde… on donne un autre exemple, du côté gestionnaire, un membre de la famille du club des Verts qui a brillé dans son travail, également dans le calme et le silence. Il s’agit d’Abdelghani Siffeddine, un des véritables rajaouis ayant accompagné leur club préféré depuis plusieurs décennies jusqu’à aujourd’hui pour enchainer… toujours au service des Verts.

Abdelghani Siffeddine a fréquenté plusieurs générations des joueurs, des techniciens et aussi des dirigeants. Le «virus» des Verts lui a été transféré par son père où il a appris à jouer au foot depuis son enfance mais surtout en étant toujours à côté de lui et de ses amis, tous les dimanches, au stade pour épauler le Raja dans ses différents matches. En fréquentant le café de la cité, Akenoul, sis au Bd Ait Yafelman et jouxtant le célèbre Bd Béni Mgueld du célèbre et ancien quartier de Derb Soltane, fief des Rajaouis, Abdelghani Siffeddine a toujours dans sa mémoire les déplacements vers le terrain d’Oasis avec son père, à bord de son voiture des années 1960-1970 (Simca Ronde). Une fois cette ancienne voiture tombée en panne, le père jugea de ne plus y aller alors que le fils prit le relais pour le remplacer depuis 1976 et sans arrêt jusqu’à nos jours tout en espérant continuant jusqu’à l’infini…

Pharmacien de métier, Abdelghani Siffeddine a été sollicité en 1991 par quelques amis au Raja dont un certain Rahimi Youaâri pour aider le club et faire partie de son staff médical. N’ayant pas hésité le moindre moment, Abdelghani qui a le Raja dans le sang, allait vite remplir sa mission en venant en aide aux joueurs qui se dirigeaient vers sa pharmacie. Tous les joueurs le reconnaissent bien, ceux d’hier avec à titre d’exemple le capitaine Jrindou, Bassir, Ouhakki, Nejjari… et la liste est longue jusqu’à ceux d’aujourd’hui.

Abdelghani Siffeddine qui était venu des supporters rajaoui d’Al «Magana» ayant vécu les premiers sacres de son équipe en Coupe du Trône (1974, 1977, 1982), la Botola en 1988, la Ligue des Champions en 1989, allait y contribuer directement à vivre ses premières fêtes avec les 6 titres successifs du Raja au championnat national de 1995 à 2000 (un record), les 2 autres titres en Ligues des champions (1997-1999), les coupes de la CAF (2002-2018), la Coupe arabe (2006)… Cela sans oublier les participations au Mondial des clubs en 2000 au Brésil et notamment en 2013 avec l’exploit historique de finaliste face au Bayern Munich vainqueur du titre (2-0) à Marrakech.

C’étaient vraiment de grands moments historiques pour le Raja et sa famille dont Abdelhgani qui a toujours accompli sa mission pharmaceutique avec sérieux, abnégation et dans le silence.

Cela comme en témoignent d’autres anciens joueurs du Raja tels P’tit Omar, Benene qui est toujours là au service des jeunes de son équipe, et tant d’autres.

Abdelghani qui reste l’ami de tout le monde a également beaucoup d’estime aux dirigeants de son club, ceux d’aujourd’hui autour du président Jawad Ziat et qui sont entrain de réaliser un travail énorme pour replacer les Verts sur les bons rails et retrouver les sacres d’antan. Pour Abdelghani, ces dirigeants ressemblent beaucoup à ceux d’hier dont les Comités des présidents Abdeslam Hanat, Abdellah Rhallam, Ahmed Ammour et d’autres de l’âge d’or des Verts de l’époque du parrain rajaoui (ODEP) et son sponsoring (Chimicolor).

Que le passé puisse bien inspirer l’actuel et l’avenir du Raja qui reste un des grands club au Maroc, en Afrique et à l’échelon international…

Rachid Lebchir

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