Campagne agricole: Démarrage difficile et retard des semis

L’attente se fait longue et l’inquiétude gagne du terrain dans le monde rural. Depuis le lancement officiel de la campagne agricole, l’absence et la faiblesse des précipitations n’encouragent pas les fellahs à accélérer les labours pour entamer les semis qui normalement commencent vers la mi-novembre.

Le retard est d’autant plus ressenti  pour les cultures céréalières, légumineuses, fourragères et les cultures de printemps qui occupent une grande superficie dans les zones Bour. Le recours aux semences certifiées et aux intrants est encore faible. Néanmoins, la cadence change et elle est plus fournie dans la région nord de Rabat qui a reçu une plus grande quantité de pluies.

Les précipitations enregistrées dernièrement dans les différentes régions du Maroc sont jugées insuffisantes pour bien entamer la campagne agricole (13 mm à Settat et 50 mm à Meknès). La situation dans les régions sud de Rabat et dans les zones Bour est qualifiée d’inquiétante. Le peu de pluie reçu depuis le début du mois d’octobre n’a pas encouragé les agriculteurs à installer les semis ni à s’approvisionner en semences certifiées, intrants et produits phytosanitaires.

La Société nationale de commercialisation des Semences (SONACOS)  risque de voir les scénarii des trois dernières années se reproduire.  Les 2,5 millions de semences certifiées disponibles pour être commercialisées  lors de cette campagne agricole 2019/2020 risquent d’être faiblement commercialisées  cette année, compte tenu aussi des conditions climatiques actuelles et de la cherté des prix des ces semences qui sont subventionnées à hauteur de 100 dirhams le quintal.

La situation est différente dans les zones irriguées malgré le niveau trop bas des barrages (45%). La cadence des travaux est un peu plus soutenue que dans les zones Bour qui représentent près de 80% de la surface agricole utile.

Globalement, la situation prête à l’inquiétude et le spectre de la sécheresse guette les esprits et pèse sur le moral des fellahs et des éleveurs (pas de végétations dans les parcours). Le Maroc est situé dans une zone aride, d’où la nécessité de tirer profit des bonnes années agricoles et de bien gérer les stocks, estime Abbes Tanji, chercheur agronome.  Pour lui, il est aujourd’hui,  nécessaire de réduire les surfaces irriguées qui consomment beaucoup d’eau  (maïs, pastèques, melon, fruits rouges,  cannes à sucre) et de diversifier les cultures par d’autres moins consommatrices d’eau.

Il rappelle d’ailleurs, qu’on a arrêté d’irriguer dans la région du Sous à cause des contraintes hydriques et du manque d’eau dans les nappes phréatiques. Il est aussi temps de développer la recherche agronomique et de mettre en place de nouvelles technologies mieux adaptées aux conditions climatiques et de développer de nouvelles cultures qui résistent à la sécheresse.

Fairouz El Mouden

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