La maison mère de M2M s’implante en France pour 300 millions de dirhams

Abondamment relayée par la presse marocaine, l’acquisition prochaine de l’entreprise française spécialisée dans les “services & data management“ DFI par le groupe marocain RMK Holding est déjà entendue.

L’opération devrait être bouclée avant la fin de cette année a-t-on annoncé, concrétisant ainsi les ambitions expansionnistes du groupe marocain, et une première prise de position sur le marché européen. La lettre d’intention signée entre les deux parties a scellé le projet d’acquisition du français par la maison-mère de M2M. Mais comment DFI en est arrivée là, à chercher et finalement trouver un acquéreur ? La réponse se trouve probablement dans le repositionnement (ratée ?) de cet opérateur technologique. À en croire son directeur général, Thomas Meunier, qui intervenait lors de la 76ème rencontre du Club des Partenaires du Numérique en avril dernier, le changement du business model a impacté les finances du groupe.

«Passer d’un modèle de revendeur, dont l’avantage est d’encaisser du cash rapidement, à un modèle cloud, dit récurrent, avec des contrats de trois ans où on encaisse un 36ème tous les mois, crée une distorsion dans le modèle financier. D’autant qu’il faut investir en amont du cash pour construire l’appareil industriel… Il faut décortiquer et expliquer clairement l’impact de ces trois chantiers aux employés, à son écosystème et aux partenaires financiers afin de bien accompagner le changement de modèle et de pouvoir faire la transition», a-t-il déclaré, rapporte le magazine numérique Alliancy. Une transformation que le dirigeant a estimé «de nature à faire dérailler des sociétés si elles sont mal gérées». Pour rappel, les 3 chantiers font référence à l’humain (matrice de compétences et conduite du changement), les offres et le cash flow.

Conséquences des difficultés, DFI, détenue à 7% par le Groupe BNP Paribas et à 93% par ses dirigeants, a enregistré pour l’année 2018 un chiffre d’affaires de 69 millions € alors qu’elle affichait en 2015-2016 quelque 100 millions €. Des difficultés qui n’auront donc pas manqué d’attirer l’attention du marocain qui était à l’affût d’opportunité pour mettre un pied en Europe. Selon les indiscrétions, l’opération devrait coûter 15 millions € à RMK Holding. Raison pour laquelle cette dernière a décidé de lever 300 millions de dirhams de financement auprès d’un fond d’investissement étranger contre la cession de plus de 25% d’actions du Groupe. Le reste devant financer d’autres filiales, notamment NAPS devenue depuis fin 2017 un établissement de paiement.

Soumayya Douieb

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