Formation médicale continue

Une obligation déontologique et morale

Soulever la question de la formation continue dans le domaine de la médicale, nous parait très important et essentiel pour une profession dont les études durent 7 voire 8 ans, et même 12 ou 14 ans pour certaines spécialités pointues. Il est évident que ce sont de longues études, difficiles et éreintantes, ce qui demande énormément de patience, de sacrifices, de sérieux et de mise à jour constante.

Une situation qui en décourage plus d’un, et certains finissent même par abandonner au bout d’une, deux ou trois ans d’études.

Pour les autres qui réussissent à franchir le cap, c’est-à-dire les meilleurs, les plus aptes, ils deviennent effectivement médecins, dans la très grande majorité des cas. Après avoir soutenu leur thèse de doctorat en  médecine, ils estiment que le savoir médical s’arrête avec l’obtention du diplôme.

Ce qui est totalement faux, car aujourd’hui plus qu’en tout autre temps, la médecine réalise chaque jour des progrès extraordinaires dans tous les domaines, aussi bien diagnostic, thérapeutique , technologique…

Un médecin qui ne tient pas compte de cette réalité sera très vite dépassé par les évènements, car les progrès de la science médicale font qu’un enseignement de base est périmé au bout de 5 ans.

C’est justement ce qui justifie la nécessité d’être constamment à jour, de savoir ce qui se passe ailleurs sous d’autres cieux, qu’elles sont les nouveautés, les protocoles,  les techniques, les molécules innovantes…

La voie de l’excellence

En recevant un jour le comité d’éthique français, le président François Mitterrand déclara : «messieurs, la médecine avance plus vite que l’Homme».

Aucune formation n’assure une compétence pour une vie entière. Les médecins quels que soient leurs modes d’exercice ou leurs spécialités ont le devoir déontologique de se former et d’évaluer leurs pratiques.

Aujourd’hui, l’évolution de la pratique médicale est quasi quotidienne et est de plus en plus rapide avec tous les moyens de communication.

Un praticien consciencieux, qui aime son métier, qui a à cœur la santé de ses patients, et qui cherche toujours à améliorer sa performance clinique, doit rester au fait des nouveautés médicales en participant à des actions de formation médicale continue.  Il n’y a pas d’autres voies ou solutions pour exceller et aller de l’avant dans un domaine aussi essentiel que la pratique de la médecine.

Facteur d’évolution et d’adaptation des professionnels

La formation médicale continue (FMC) est la solution idoine. Il faut s’impliquer et se l’approprier car elle a pour objectif de lui permettre de garder sa place privilégiée de responsable fiable de la santé des autres.
Aucune formation n’assure une compétence pour une vie entière.
La FMC dans quelque domaine que ce soit a pour finalité l’amélioration des compétences et des comportements professionnels en exercice par la modification des compétences et comportements acquis ou par l’acquisition de nouvelles compétences, de nouveaux comportements, rendus nécessaires par l’évolution des taches du fait des progrès techniques d’une part, et de la modification des rôles des professionnels au sein de leur niveau social, d’autre part. La FMC est un facteur d’évolution et d’adaptation des professionnels. On sait aussi que la FMC doit être préparée pendant la formation médicale de base. On ne peut parler de FMC sans une solide formation initiale.

Obligatoire et payante

Au Maroc, la FMC est laissée au libre choix de chaque médecin. Sous d’autres cieux, la FMC est obligatoire et payante. Que l’on se rassure tout de suite, il n’est pas question ici du Maroc, mais de la France où la FMC est une obligation. La Formation Médicale Continue (FMC) est devenue obligatoire par l’ordonnance d’Alain Juppé en 1996. Elle a été élargie aux médecins salariés et hospitaliers en 2002 par Bernard Kouchner. Aujourd’hui, tous les médecins en activité, quel que soit leur mode d’exercice : libéral, salarié, hospitalier, sont soumis à l’obligation de FMC. Depuis août 2004, les médecins ont une double obligation, non seulement de FMC, mais aussi d’évaluation des pratiques professionnelles (EPP). C’est la même chose en Italie, au Québec, en Suisse, aux USA…

Il ne fait aucun doute que la FMC est un plus, que son importance est reconnue par tous les médecins, car elle est un élément essentiel de la responsabilité éthique de chaque praticien. La formation médicale continue constitue de ce fait une priorité pour notre pays. Son obligation doit faire l’objet d’un débat sérieux, sincère, honnête et responsable. Elle permettra aux praticiens un recyclage de leurs connaissances afin de garantir une qualité de soins d’autant plus que l’information médicale évolue et devient obsolète au bout de cinq ans.

Ouardirhi Abdelaziz

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