La mission du nouveau modèle de développement!

Notre pays s’apprête à intégrer le cercle des nations avancées. Il s’y met à bâtons rompus, sans dérobade ni tergiversation.

Après mûre concertation, il met en place une commission chargée d’élaborer un nouveau modèle de développement à même de relayer le présent en phase de soubresaut moribond. Le contingent de la mosaïque de compétences sur lequel repose désormais le dessein d’un pays en quête de sursaut payant vient d’entamer sa première délibération. Par où débuter l’ébauche ? Comment s’y prendre ? Sera-t-il louable de détecter les diagnostics, à nouveau? Autant de questions qui, sans doute taraudent le parterre «salvateur».

Dans un jargon populaire de chez nous, on a l’habitude de dire en pareil état de faits : «D’où tu cognes le teigneux, il ne fait que saigner !». En fait, les maux du pays abondent dans tous les domaines, en particulier la chose sociale et spatiale. Les disparités de ces deux segments ne font que s’aggraver au point de se retrouver dans une nation à double vitesse où les nababs ne cessent de se goinfrer, alors que les miséreux continuent à s’affliger. Il est donc bien évident de s’attaquer, de premier abord, à cette inégalité criarde qui tire le pays vers le bas de l’échelle. En effet, il ne sied pas de créer les richesses, encore faut-il les répartir équitablement à toutes les souches de la société.

Or, il va sans dire que seule l’oligarchie des rentiers et des barons de la haute sphère s’accaparent les ressources, dans l’impunité totale. A quoi bon produire si on sait que finalement, c’est une cohorte de repus qui en profite, à perpétuité ? Il convient alors, dans ce concept attendu de ce nouveau modèle d’expansion, de mettre sur orbite, en premier lieu, des  mécanismes adaptés pour crever, enfin, ce vil abcès qui altère toute tentative de redressement. Cependant, il semble qu’il  ne serait pas des tâches de la commission  de toucher aux véritables handicaps de l’essor escompté : les intouchables!

Il est question, en conséquence, d’une réelle volonté politique du Pouvoir de rompre, pour de bon, avec cette attitude de complaisance délibérée.L’instance mise à cette épreuve, aurait-elle l’audace d’arborer, haut et fort, dans son rapport, cette inégalité sociale et territoriale à la l’appréciation dès la plus Haute Autorité de la Nation? Quoique sa création soit considérée comme une atteinte franche aux prérogatives du pouvoir exécutif, censé s’atteler à l’élaboration et la mise en place d’une autre alternative du modèle de développement, on attendra de cette instance des suggestions repensées que, par la suite, on aura le courage et le volontarisme de les concrétiser.

En tout cas, c’est là où le bât blesse. Si on arrive à endiguer la problématique du Maroc inégalitaire, tout le reste se fluidifiera comme sur des roulettes. Certes, nombre de réalisations se sont accomplies, durant ces dernières années de règne. Des avancées notoires garnissent le tissu de réformes amorcées avec beaucoup de détermination. Cependant, quelle valeur ajoutée à un pays où la majorité écrasante de sa population et de son territoire endure le calvaire de l’exclusion et de l’injustice?

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