Pourquoi les sociétés cotées ont recours aux billets de trésorerie (BDT)?

Farid Mezouar*

Grâce au visa AMMC du dossier d’information relatif au programme d’émission des billets de trésorerie, ainsi que sa mise à jour annuelle, les sociétés peuvent lever de la dette à court terme. Ainsi, ces émetteurs peuvent bénéficier d’un financement désintermédié via les BDT. Ces derniers peuvent ainsi refinancer leur BFR, de manière flexible, en émettant des BT au fur et à mesure des besoins existants. Ceci est d’autant plus attractif actuellement que les taux obligataires souverains qui servent de référence aux BT, sont assez bas.

Par ailleurs et de manière peu orthodoxe, certains émetteurs peuvent utiliser les BT pour rembourser des tombées obligataires ou des échéances bancaires, le temps de reprofiler la dette et de rallonger sa maturité moyenne. Notons enfin que les sociétés cotées sont souvent mieux accueillies par les investisseurs pour l’émission de BT, grâce à leur notoriété et la publicité récurrente de leurs comptes.

Concrètement comment fonctionnent les BDT ?

Conformément aux textes juridiques relatifs aux Titres de Créances Négociables (TCN), la société émet dans le public des billets de trésorerie portant intérêt en représentation d’un droit de créance. Ces TCN sont dématérialisés par inscription au dépositaire Central (Maroclear) et inscrits en compte auprès des affiliés habilités. Ainsi, chaque fois que l’émetteur manifestera un besoin de trésorerie, l’organisme chargé du placement procédera à l’ouverture de la période de souscription. In fine, l’échéance de court-terme des BT, permet à l’émetteur d’optimiser sa trésorerie en fonction des opportunités.

Peut-on parler d’une dynamique sur le marché au niveau de la demande des BT ?

Effectivement, les OPCVM monétaires optent souvent pour les BT, pour améliorer l’espérance de performance grâce à la prime de risque offerte. Ceci est d’autant plus vrai quand la tendance des taux est baissière. Aussi, certains institutionnels peuvent utiliser directement les BT comme un outil pratique de placement de trésorerie. Toutefois, la qualité de signature de l’émetteur est un élément déterminant dans le choix des gérants car dans le passé des couacs ont été enregistrés surtout quand les BT ont financé des actifs de moyen et de long terme.

*(Directeur de flm.ma)

Top