Charaf Corporation: «The End»

Ce n’est pas un scoop, mais la success story Charaf Coporation est aujourd’hui définitivement enterrée. La mise en liquidation judiciaire de cet ex leader de la transformation et la distribution d’engrais est désormais actée et sanctionnée par plusieurs ventes aux enchères de ses actifs fonciers et financiers sous l’égide du Tribunal de Commerce de Casablanca.

Par la suite, ce sera au tour de sa filiale Fertima, qui selon plusieurs observateurs a été à l’origine de la descente aux enfers du groupe.

Charaf corporation, c’est l’histoire d’une entreprise qui a été réinventée, dans les éprouvettes d’une université américaine à Chicago, par le fils aîné de la famille Kandil. Cette entreprise familiale créée en 1989par le père Driss Kandil a vu son business model transformé lorsque le fils Amine Kandil entreprend un master à l’université de Chicago.

Une équipe de chercheur planche sur un plan qui aboutit sur une recommandation d’élargir la distribution mais, surtout, l’idée d’opter pour des unités mobiles pour conditionner les engrais au moment même de leur débarquement des bateaux et de les diriger vers les clients sans tarder et sans avoir besoin de les stocker dans des entrepôts que la société n’avait pas encore, de toutes les manières, les moyens d’acquérir. L’autre recommandation était d’investir dans la R&D.

Charaf décolle en  démultipliant son chiffre d’affaires jusqu’à dépasser celui de Fertima,  leader du secteur et coté à la Bourse depuis 1996, avant de faire l’acquisition de 86,6% de son capital en 2008. Le groupe va jusqu’à atteindre les 1 milliard de dirhams de chiffre d’affaires et détenir 50% de parts de marché. Mais in fine l’endettement et la gourmandise de Charaf, couplés à une conjoncture pas très favorable, auront raison de la pépite de l’engrais.

Soumayya Douieb

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