SIEL 2020: Mohamed Bahi, un nom vivant dans la mémoire…

Le Salon international de l’édition et du livre (SIEL) a ouvert, vendredi 7 février, ses grandes portes au public. En effet, le ton de la programmation culturelle de cette 26e édition a été donné par un hommage posthume rendu à la mémoire du journaliste et écrivain, Mohamed Bahi, à la salle Marrakech.

«Il fut un grand journaliste, militant et écrivain. Il était l’un des acteurs actifs de l’armée de la libération au Maroc. En 1958, il était l’une des voix qui a parlé à la radio sur le Sahara marocain avec la langue hassanie», a souligné le poète et écrivain, Hassan Najmi, modérateur de la rencontre.

Un nom qui a marqué la mémoire maghrébine et arabe avec ses écrits, Abdel Rahman Mounif a consacré un livre à cette icône du journalisme et du militantisme, a-t-il ajouté.«Dans le livre de Mounif on peut avoir une idée sur sa vision d’intellectuel qui incarnait l’homme sahraoui, maghrébin et arabe.», précise Najmi.  Selon ce denier, le défunt est  l’une des références qui connaissait la ville de Paris  à laquelle il avait  consacré un livre. «Mohamed Bahi a choisi le Maroc comme son pays. Il est l’un des grands journalistes dans le monde arabe avec sa langue, sa mémoire et  la profondeur de ses références. Il avait une vision et il était  un grand connaisseur de la vie politique marocaine, maghrébine et arabe», a-t-il affirmé. Et d’ajouter : «Bahi rêvait de devenir un romancier, un grand. Ce bilingue était une référence pour les marocains, les arabes et même les français. Il est l’un des hommes qui incarnait les relations solides entre le Maroc et la Mauritanie», a-t-il ajouté.

Une plume inclassable, un homme visionnaire, Bahi a enrichi avec ses écrits et ses réflexions  la mémoire collective d’ici et d’ailleurs.  « Un homme amoureux de la vie et qui a un sens de l’humour. Il incarnait les valeurs de l’homme arabe dans sa générosité, sa pluralité et sa capacité de fédérer les intellectuels et les écrivains arabes. Il était également un homme complexe dans sa structure intellectuelle et politique.», conclut Najmi.

 Pour M’barek Bouderqa, un des  amis fidèles du défunt, Bahi était un des grands journalistes arabes qui écrivent en arabe et en français. «Un homme d’une grande culture qui n’a jamais mis le pied à l’école.  Or, il était un  grand lecteur qui dévorait les livres et la poésie», a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, Tayeb Bayad, professeur universitaire, a souligné quant à lui que Mohamed Bahi était une plume qui a marqué toute une génération d’étudiants et de jeunes. «La lettre de Paris était un rituel pour les étudiants dans l’université de Fès», a-t-il rappelé.

Selon lui toujours, Bahi était quelqu’un qui a porté son Sahara  sur le dos à Paris qu’il connaissait par cœur. «Il est une référence historique pour les chercheurs notamment sur l’histoire de l’Algérie et le Maroc. Il fut un grand historien de l’histoire contemporaine», a-t-il affirmé.

Mohamed Nait Youssef

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