Contrebande de bavettes médicales
Les éléments de la police de l’aéroport d’Agadir Al Massira et les agents de la Douane de Tanger ont respectivement arrêté deux ressortissants britanniques. Ils essayés de quitter le territoire avec dizaines de milliers de masques chirurgicaux pour le Royaume-Uni.
Les bavettes médicales se font de plus en plus rares sur le marché. Ce produit, désormais de première nécessité en cette période d’épidémie, et en rupture de stock dans le monde entier, mais aussi au Maroc. Voilà plus de deux semaines maintenant que les masques chirurgicaux ont littéralement disparu des pharmacies et des dispensaires de santé.
Comme tout produit qui se fait rare, sa valeur explose. A cet effet, des marchands sans scrupules profitent de la prolifération du coronavirus pour engranger d’impressionnant bénéfice sur les bavettes médicales. Le prix des masques ont été multiplié par 6 et même par 8. L’appât du gain est bel et bien présent.
C’est dans cette optique qu’un ressortissant britannique d’origine indienne a tenté de faire passer en douce quelques 17.000 bavettes acheté dans plusieurs pharmacies de la région du Souss. Son plan était d’acheminer cette précieuse marchandise vers le Royaume-Uni.
Voulant profiter de la psychose liée au Covid-19, le ressortissant britannique a été confronté à la vigilance des forces de l’ordre.
Ce faisant passer pour un touriste, l’individu a dissimulé les masques qu’il a collectés dans plusieurs pharmacies de la région dans des caisses hermétiques avant de les transporter vers l’aéroport d’Agadir «Al Massira».
Après quelques investigations, il s’est avéré que le ressortissant anglais était connu des services de police pour avoir trempé dans des affaires concernant le trafic de devises.
Après quelques investigations, les éléments de la sûreté nationale ont découvert que le ressortissant anglais avait des antécédents dans des affaires concernant le trafic de devises.
Cet opportuniste espérait acheminer les masques chirurgicaux qu’il avait collectés dans la région du Souss vers la ville de Manchester. Il espérait en tirer un bénéfice colossal au vu de la flambée des prix du matériel de protection au Royaume-Uni.
Il est à noter que treize nouveaux cas d’infection au virus Covid-19 ont été diagnostiqués au Royaume-Uni portant ainsi à 36 le nombre de cas diagnostiqués positifs.
Les services des douanes ont ouvert une enquête pour déterminer la nature de la marchandise saisie et son origine.
Se référant à des sources proches du dossier, le quotidien n’écarte pas la possibilité d’élargir
L’enquête pourrait s’élargir afin d’identifier les officines qui ont mis cette grosse quantité de masques à la disposition du contrebandier anglais.
Cette tentative de contrebande de masques chirurgicaux n’est pas un acte isolé. Les agents des services de la Douane de Tanger ont arrêté, dans la matinée du mardi 3 mars, un camionneur britannique qui s’apprêtait à quitter la perle du Détroit. Il était en possession d’une quantité impressionnante de masques de protection, pas moins de 100.000 masques ont été découverts dans son véhicule.
Les motivations de la tentative de contrebande de bavettes médicales sont les mêmes que pour le précédant cas. Les masques de protection, avec l’expansion du nouveau coronavirus, deviennent une denrée rare dans tous les recoins du globe. Et comme tout produit rare, le prix a battu tout les records.
Le ressortissant britannique, chauffeur de poids-lourd avait pour objectif d’acheminer dans son pays, cette désormais précieuse marchandise, où ils devaient les vendre à un prix exorbitant.
Il a depuis été confié à la police judiciaire pour le besoin de l’enquête.
Selon les dernières informations, la valeur marchande de ces masques talonne les 30 millions de dirhams. Une fortune.
Cette désormais précieuses marchandise, avec la spéculation qui bat son plein, ont été négocié au Maroc pour 350 dirhams l’unité alors que leur prix, en temps normal, n’excédait pas 50 dirhams. En Europe, comme en Angleterre, leur prix avoisine actuellement les 70 euros.
Ironie du sort, au vu de l’explosion des prix des bavettes médicales, certaines marques haut de gamme produisent les masques de protection qu’ils mettent en vente pour la bagatelle de 190 euros l’unité.
Afin de contrer les fraudes et la spéculation de cette denrée rare, un arrêté du ministre du Commerce et de l’Industrie vient d’être publié au Bulletin officiel. Désormais, les masques chirurgicaux s’ajoutent à la liste des produits soumis à une licence d’exportation, modifiant ainsi un arrêté datant de 1994.
L’entrée en vigueur de cet arrêté a justement coïncidé avec la saisie, mardi 3 mars, du camion transportant 100.000 bavettes médicales au port der Tanger Med.
Lors de son point de presse conjoint avec le Chef du gouvernement, lundi 2 mars, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a affirmé que le Maroc dispose d’un stock de 12 millions de masques.
Toutefois, les professionnels de santé martèlent que «le masque chirurgical ne protège pas du coronavirus», d’après les recommandations mêmes de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Karim Ben Amar
