Entre folie des marchés et rupture de stock

Approvisionnement, masques de protection et gels hydroalcooliques

Par  Fairouz El Mouden

De fortes augmentations des prix de vente des masques de protection et des gels hydroalcooliques ont été enregistrées depuis l’annonce de l’apparition du premier cas de coronavirus au Maroc.

Cette flambée des prix a été constatée dans plusieurs pays du monde ces deux derniers mois date du déclenchement de l’épidémie dites Covid-19 en Chine. La psychose des citoyens profite pleinement aux producteurs des masques à tel point que même les professionnels de la santé craignent déjà la pénurie, voire même la rupture des stocks, sans parler des prix jugés inacceptables. La frénésie touche également l’approvisionnement en denrées alimentaires. Des opérateurs de la grande distribution ont d’ailleurs invité les consommateurs à s’approvisionner massivement tout en rassurant sur la disponibilité des produits alimentaires et sur l’anticipation des risques en listant les produits qui peuvent tomber en rupture à cause du coronavirus.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. La crainte d’atteindre le Covid-19  laisse présager des folies de prix sans précédent  dans la vente des masques de protection et des gels désinfectants. En France, le gouvernement a réagit pour limiter les dégâts de la psychose liée au virus.  Un décret d’encadrement des prix des masques et des gels hydroalcooliques a été adopté pour éviter les irrégularités affichées au niveau des prix de vente. Lequel décret vise aussi la réquisition des masques de protection au profit des personnels de la santé et des personnes malades ou contaminées.  L’achat des masques se fera désormais sur ordonnance médicale et les officines pharmacie sont tenues de respecter les instructions pour ne vendre les masques qu’aux professionnels de santé et sur prescription médicale.

L’OMS, quant avertie sur le renchérissement des prix des masques chirurgicaux qui a été multipliés par six, les respirateurs N95 ont triplé et les blouses coûtent aujourd’hui deux fois plus cher.  L’Organisation mondiale de la santé appelle aussi les fabricants à augmenter d’urgence leur production de masque pour éviter une rupture des stocks et garantir les approvisionnements.

Au Maroc la situation est loin d’être maitrisée malgré les deux seuls cas dépistés. Les prix de vente  des masques protection affichent des niveaux excessivement chers. La boite des masques basiques (50 unités) utilisés par les médecins se vent actuellement à 180 voire 200 dirhams contre 45 dirhams avant l’apparition du coronavirus. L’autre masque dit chirurgical coûte pas moins de 70 dirhams l’unité alors qu’il ne dépassait pas 12 l’unité.  Des professionnels de santé (médecins, cliniques)  se plaignent déjà de la pénurie des masques sans parler des prix élevés. Aussi, même les importations de ces masques de l’étranger est quasi impossible vue la forte demande au niveau mondial.

La flambée des prix ne touche pas seulement les masques de protection mais aussi les gels hydroalcooliques qui connaissent un engouement sans précédent. Les rayons réservés à la vente de ces gels sont dévalisés. Même si le lavage de mains avec de l’eau et du savon est largement suffisant pour se prémunir contre les risque de contamination contre tous les virus. L’engouement va, par ailleurs, au-delà des masques et des gels pour touchers les produits alimentaires.  Les grandes surfaces  affichent complets et l’affluence qui coïncide certes avec le début de chaque mois n’est pas habituelle. La crainte de  manque d’approvisionnement de certains produits alimentaires de base n’est pas écartée en cas d’évolution plus importante de l’épidémie à l’échelle nationale et africaine, prédit une bonne partie de la population malgré les assurances des officiels.

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