L’économie d’énergie à Sala Al Jadida bat son plein!

Dans les jardins de deux blocs de 4 immeubles chacun, seules 2 ampoules sur 8 sont allumées

A Sala Al Jadida, l’éclairage public est réduit à sa plus simple expression, tant une grande partie des lampes sont éteintes pour des besoins « d’économie d’énergie» dans toutes les rues, les passages, les allées ; des endroits à haut risque. Dans les jardins de deux (2) blocs de quatre (4) immeubles chacun, seules deux (2) ampoules sur huit (8) sont allumées.

Partout où le poteau ou les poteaux dans un jardin où dans une rue se terminent par une, deux ou plusieurs têtes porteuses de lampes ou de lampadaires, un ou deux seulement sont entretenus et allumés, et les autres ignorés et laissés à la merci du temps pour les détruire.

Depuis son démarrage en septembre 2014, Sala Noor n’avait pas caché ses intentions en se fixant notamment comme objectif de réduire de 41 % les consommations d’énergie et de contribuer à la réduction des émissions carbones dans une région sans aucune unité industrielle, à part quelques fours artisanaux pour la cuisson d’objets en terre (tagines, kasria, pots, briques rouges, etc…).

La région est forestière et agricole par excellence.

Sala Noor ou Nour (lumière et non obscurité) est une SDL (société de développement local) créée pour la gestion de l’éclairage public de la ville de Salé dont fait partie l’ex-province de Sala Al Jadida.

En plus de la présidence du conseil d’administration, le Conseil communal de Salé détient 51% du capital de cette SDL et Oksa-Maroc 49%.

Oksa a été sélectionné comme opérateur technique pour le pilotage de la SDL.

En fait, c’est en janvier 2015 qu’a eu lieu l’inauguration officielle du lancement des opérations de Sala Noor.

Selon ses propres données, Oksa est le fournisseur leader des solutions visant l’efficacité énergétique pour les secteurs d’utilité et les collectivités locales sur la région Afrique et Moyen-Orient. Ses solutions à long terme font intervenir des systèmes et des technologies de pointe ainsi que des stratégies novatrices, résultat d’une longue expertise de haut niveau en ingénierie électrique industrielle.

Ses offres de services sont conçues dans l’objectif de réduire à la fois les coûts de l’énergie et du fonctionnement, accroître la productivité et moderniser les installations de ses clients Industriels et distributeurs d’énergie électriques, selon la société.

Il est vrai qu’il est difficile de contester l’idée de faire des économies d’énergie, sachant que le Maroc dépende surtout de l’importation pour la satisfaction de ses besoins énergétiques.

Mais il est vrai aussi qu’il ne faut pas oublier que l’obscurité dans laquelle la société créée par le conseil communal de Salé a décidé de jeter la ville de Sala Al Jadida avec ses 250.000 habitants pour faire des économies en tout genre (personnel, argent, matériel) est source d’inquiétudes pour la population. C’est ainsi qu’à Sala Al Jadida, et en dehors même de cette période de couvre-feu et de confinement, les habitants ne sortent pas de chez eux à la tombée de la nuit de peur d’être agressés ou surpris par une quelconque attaque humaine ou animale.

Tout le monde sait que l’éclairage public fait partie des moyens de lutte contre la criminalité et que c’est un outil de dissuasion. Il contribue aussi au maintien de l’ordre public. Surtout quand on installe quelques caméras de surveillance pour aider les forces publiques dans leur entreprise de lutte contre la criminalité, le trafic de stupéfiants, les agressions, les vols, etc….  L’expérience en cours dans nombre de villes marocaines semble avoir donné des résultats probants.

 Avides de gain en laissant éteinte la moitié des ampoules existantes et entretenues jusqu’à son arrivée, la société Sala Noor s’est donc écartée de son devoir d’éclairer l’espace public dans une cité qualifiée à juste titre de royale, en hommage à son fondateur, feu Hassan II que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde.

Au travers de la fondation d’une telle cité- dortoir de la ville de Rabat, feu Hassan II avait en effet lancé avec succès tout un programme national de ces petites villes nouvelles destinées à décongestionner les grandes métropoles du Royaume (Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger, etc…).

A présent à Sala Al Jadida, outre les ampoules éteintes, plusieurs autres sont soit vandalisées soit en panne (ordinaire). Quand les employés de la société sont appelés à les réparer, ils avancent d’entrée le motif de manque de matériel pour travailler. Ils se plaignent du manque de professionnalisme des responsables et proposent des solutions sans Sala Noor.

Ils recommandent aux habitants de la cité royale de doter leurs quartiers par des projecteurs capables d’illuminer rues, ruelles, allées et passages sombres entre les bâtiments et à travers les petits jardins, combien touffus et verdoyants en cette période printanière et après les dernières pluies. Ils se proposent même de les monter.

Triste sort que celui de cette première ville satellite à la sortie de Rabat, érigée en province jusqu’en 1998.

Bien qu’elle dispose de tous les services administratifs et de tous les atouts pour prendre en main la gestion de ses affaires, la cité royale a été accaparée par Salé, la cité des corsaires, alors qu’il était possible de la rattacher à Rabat, la capitale administrative du Royaume.

Pire encore, elle a perdu son statut de province et a été dégradée à un rang inférieur. Depuis lors, la criminalité s’y est développée ouvrant la voie au trafic des stupéfiants et autres maux sociaux qui entravent l’épanouissement de la société.

M’Barek Tafsi

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