«Le Hussard sur le toit»: Silence… le choléra débarque en Provence!

Mohamed Nait Youssef

Certains films donnent une autre vie aux œuvres littéraires et romanesques. C’est le cas en effet du film «le Hussard sur le toit» du réalisateur Jean-Paul Rappeneau.

Ainsi, cette perle  du cinéma français sortie en 1995 est une adaptation du roman du même nom de l’écrivain Jean Giono. Un film magnifique qui nous amène à une époque où  une épidémie de choléra avait frappé la Provence. Nous sommes en 1832. L’épidémie a fait des ravages en laissant sur sa route des cadavres au visage bleu. Toutefois, la souffrance, l’attente et la panique dominent toute la ville. C’est l’un des événements cruciaux ayant marqué l’histoire de la France.

En outre, le scénario du film écrit par Jean-Paul Rappeneau, Nina Companéez et Jean-Claude Carrière relate l’histoire de Pauline de Théus, jeune femme noble, qui part à la quête de son mari qui l’attend  au château en Provence. Sur son chemin, elle croise Angelo Pardi, jeune colonel de hussards italien poursuivi par les Autrichiens pour sa participation aux complots révolutionnaires, qui soignait  les personnes innocentes. De cette rencontre naissait l’amour discret d’Angelo pour Pauline. Ils y décident de voyager ensemble.

Que l’aventure commence!  Sur leurs chemins, ils y croisent des gens et des situations à la fois étranges, difficiles, parfois plein de dangers. Un film submergé dans le temps à savoir les années 1830 de la vieille France où le choléra ravageait les campagnes.  Avec ses décors, costumes et personnages où les belles photographies et les beaux paysages coupant les souffles donnent une certaine poésie à l’image, à  la mise en scène, ce petit bijou cinématographique est un véritable périple dans le temps et l’espace.

Bref, c’est l’une des belles adaptations les plus réussies d’un tel classique de littérature à lire sans modération où le réalisateur offre une excellente vision cinématographique de l’œuvre de Jean Giono. Tourné à la lumière naturelle dans plusieurs lieux emblématiques en Provence, le réalisateur a fait appelle à une pluie de vedettes du 7e art français dont Juliette Binoche, Olivier Martinez, François Cluzet, pour ne citer que ceux-là parmi tant d’autres.

Par ailleurs, le choléra dans le récit n’est un élément révélateur du mal et du bien de l’être humain plus précisément ses peurs,  ses angoisses et tout le mal qui hante et maque toute une société voire tout un siècle.

«Mais le choléra sévit : les routes sont barrées, les villes barricadées, on met les voyageurs en quarantaine, on soupçonne Angelo d’avoir empoisonné les fontaines ! Seul refuge découvert par hasard, les toits de Manosque! Entre ciel et terre, il observe les agitations funèbres des humains, contemple la splendeur des paysages et devient ami avec un chat.

Une nuit, au cours d’une expédition, il rencontre une étonnante et merveilleuse jeune femme. Tous deux feront route ensemble, connaîtront l’amour et le renoncement», écrivait Jean Giono  dans son roman, «Le hussard sur le toit». Un film à savourer sans  modération.

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