Haro sur les appels à la générosité publique illicites

La tradition d’entraide et de solidarité, fortement ancrée dans la société marocaine, serait souillée par certains individus qui investissent les réseaux sociaux afin de collecter des aides humanitaires au nom des démunis, mais qu’ils détourent, manipulent ou exploitent à d’autres fins non avouées.

Ce phénomène a resurgi sur la Toile durant cette crise pandémique du nouveau coronavirus Covid-19. Ce qui a poussé les services du ministère de l’Intérieur à monter au créneau pour combattre ces pratiques qui portent préjudice à l’élan de solidarité nationale. Selon des informations concordantes, des directives ont été données aux walis et aux gouverneurs dans les régions afin de surveiller de près toutes les opérations caritatives pour barrer la route aux mafias des aides humanitaires.

Ainsi, toute personne qui s’aventure sur cet axe en violation des lois en vigueur sera rappelée à l’ordre, affirment les mêmes informations. D’ailleurs, rappelle le ministère, toute personne ne disposant pas d’autorisation en bonne et due forme ne peut lancer d’actions caritatives durant cette période de crise ou en temps ordinaire. Toute action doit se conformer au cadre légal, ajoute le ministère, indiquant que toute opération doit être encadrée et organisée par les autorités compétentes du ministère de l’Intérieur dans les régions pour barrer la route aux mafias des aides humanitaires.

Ces pratiques de détournement seraient également effectuées par certaines associations de bienfaisance. Celles-ci diffusent des annonces sur la Toile pour collecter des dons sur les réseaux sociaux ou contactent directement des entreprises et des mécènes pour solliciter leur soutien. Mais une fois les aides collectées, des factures sont falsifiées pour les détourner en fin de compte. Ces associations, précisent les mêmes informations, disposent de plusieurs comptes bancaires, ce qui leur permet de manipuler les factures des aides collectées.

Dans le lot de ces magouilleurs, ajoutent les mêmes informations, certains exploitent cette crise à des fins électoralistes. Ainsi, des associations ayant des connexions politiques investissent le terrain pour servir des fins électorales. Ce qui fausse la donne caritative et souille l’image de la société. Au Maroc, rappelle-t-on, les actions caritatives sont régies par une loi n°18.18 relative à l’organisation des appels à la générosité publique et la distribution d’aides à des fins caritatives. Autant dire que toute action hors de ce cadre légal constitue une infraction aux lois en vigueur.

B. Amenzou

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