L’Etat cède à leur pression en pleine crise due au Coronavirus

Les banques confirment leur boulimie

En pleine crise pandémique du Coronavirus, les banques marocaines ne veulent nullement se défaire de leur stratégie, politique, plan, tactique et toute autre démarche pour surcharger leur clientèle, régulière et fidèle, de frais, commissions, intérêts, agios et autres frais sans limite.

Ce comportement indigne de la part de sociétés (banques) se disant citoyennes et socialement responsables, se confirme de nouveau à travers la dernière décision du Comité de Veille Economique «CVE» en date du vendredi 8 mai 2020, qui a cédé à la pression du GPBM, qui en est membre d’ailleurs, en décidant que les frais occasionnés par le report des échéances de crédit en raison du contexte de crise du Covid-19 seront supportés conjointement par l’Etat et les banques.

Ces dernières reconnaissent finalement la facturation de frais supplémentaires à la clientèle pour ce report de paiement, chose qu’elles ont niée préalablement. En plus, même en «cédant» à la pression de l’opinion publique à travers les medias sociaux, la presse nationale, le parlement avec ses deux chambres et les sorties d’une partie de la clientèle ayant subi la charge des banques, ces dernières ont réussi à faire supporter la moitié de la facture à l’Etat, c’est-à-dire, aux contribuables ou aux citoyens au sens large. C’est dire la «force» dont elles peuvent se prévaloir, en faisant du chantage à l’Etat.

La décision du CVE confirme ainsi que les banques n’ont rien cédé par rapport à leur détermination à encaisser les intérêts dus au « service » de report d’échéances de crédits en raison de la pandémie du Coronavirus, en dépit du tollé soulevé par leur incivisme en période de crise et de mobilisation de toute la société marocaine pour atténuer les effets de cette crise inédite.

La prise en charge d’une partie de la facture par l’Etat confirme que ce dernier a été contraint de céder à la pression des banques dans une conjoncture difficile nécessitant normalement la conjonction des efforts et la mobilisation générale pour limiter les effets de la pandémie du Coronavirus sur les citoyens et sur la société.

Faut-il rappeler que cette prise en charge par l’Etat des frais occasionnels de cette opération renvoie au fait que ces charges seront finalement supportées par les citoyens parce que les ressources de l’Etat proviennent essentiellement des impôts directs et indirects payés par les citoyens et les entreprises.

Samir Laaboudi

(Economiste)

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