«L’amour au temps du choléra» de Mike Newell: une œuvre immortelle

Mohamed Nait Youssef

Le cinéma doit beaucoup à la littérature et vice-versa ! En effet, dans son film à succès «L’amour au temps du choléra», Mike Newell s’attaque à une sommité de la littérature sud-américaine et universelle : Gabriel Garcia Marquez.

A travers ce petit bijou à voir et revoir absolument, le réalisateur a donné à une vision cinématographique et une touche esthétique à l’une des magnifiques œuvres lues et relues en ces temps de crise sanitaire mondiale. Toutefois, l’adaptation du roman du maître du «réalisme magique» est une véritable aventure à risque. Or, Mike en a fait une excellente romance bien écrite et surtout mise en scène. Pourtant, l’histoire est romantique, tendre, sensuelle mais elle ne manque pas en contrepartie de profondeur humaine et philosophique.

Les acteurs à savoir, Javier Bardem, Giovanna Mezzogiorno, Catalina Sandino étaient au rendez-vous en apportant avec justesse l’essence de cette œuvre romanesque à l’écran. Par ailleurs, un film, c’est le scénario d’abord! Afin de retranscrire l’âme du roman, c’est le scénariste Ronald Harwood (oscar pour le scénario du film «le Pianiste») qui a assuré cette tâche, ô combien délicate! En outre «L’amour au temps du choléra», sorti en 2007, a été tourné à Cartagena, en Colombie.

D’ailleurs, c’est dans cette ville que Gabriel Garcia Marquez avait puisé le décor de son histoire. Au total, ce sont plus de 80 endroits où sont jouées les scènes de cette œuvre immortelle. Le choix de cette cité avec ses lieux emblématiques intérieurs et extérieurs représentant parfaitement l’esprit, l’architecture et le décor de l’époque n’est pas anodin.

Quant aux acteurs, le réalisateur a recouru à 96 acteurs dont 84 colombiens pour réaliser ce film dont  les événements se sont déroulés entre la fin du XIXe et le début du XXe Siècle sur la côte caribéenne de Colombie. C’était une époque difficile que traversait le pays notamment avec l’épidémie et les guerres civiles qui déchiraient la population incarnée par le biais du 7e art.

Florentino Ariza (Javier Bardem), jeune poète et télégraphiste tombe follement  dans l’amour de la jeune fille, Fermina Daza (Giovanna Mazzogiorno). L’homme rêveur et romantique souhaite l’épouser en lui extériorisant ses émotions sous les amandiers d’un parc de la ville. Ce couple adolescent vivait leur idylle en  échangeant des poèmes et des correspondances. Un vrai amour aux temps durs et tourmentés!

A vrai dire, seuls les commencements sont beaux ! Car, le père de Fermina a mis les mains et les pieds pour séparer les deux jeunes amoureux. Il faillait alors attendre quelques années que le jeune médecin, Juvenal Urbino (Benjamin, Bratt), issu d’une famille aisée, viennent demander la main de la jeune femme épanouie, intelligente et élégante sous les regards avides de son vieux amant. Certaines histoires d’amour ont un début, un milieu et une fin…

Ce médecin, connu surtout dans la ville après avoir endigué l’épidémie du choléra, a quitté sa terre natale accompagné de son épouse pour s’installer à Paris.

Les années se sont écoulées, et Florentino qui est devenu un riche armateur n’a jamais oublié son premier amour qui était de retour à Cartagena après une longue absence. Malgré ses nombreuses aventures aves d’autres femmes ainsi que les longues années de séparation ; ce protagoniste a décidé d’attendre la mort du médecin pour qu’il puisse épouser Fermina, son amour éternel. L’amour le rendait aveugle, mais fidèle à son amante.

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