Trois questions à Lahbib Saadi, président de la FTPM

Les traiteurs face à Covid-19

Le président de la Fédération des traiteurs professionnels du Maroc (FTPM), Lahbib Saadi, a accordé à la MAP un entretien sur la situation des traiteurs durant cette période de crise sanitaire liée à la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19)

1- Comment  le secteur de l’événementiel a-t-il été impacté par la crise de Covid-19 ?

Le secteur de l’événementiel est confronté à plusieurs contraintes financières qui ont limité son activité et ses revenus. Ce secteur, qui est en souffrance depuis le déclenchement de la pandémie, est exposé à de graves dommages financiers et sociaux. Il a besoin de mesures urgentes pour assurer la reprise de son activité.
La FTPM a veillé sur l’application de la décision des autorités publiques et annulé l’ensemble des fêtes et mariages au niveau des différentes salles du Royaume en vue de préserver la santé et la sécurité de ses clients.  Les mesures de prévention prises par les autorités publiques, qui étaient nécessaires pour endiguer la propagation du virus, ont entrainé l’arrêt total de l’activité des traiteurs, provoquant ainsi des pertes colossales en termes du chiffre d’affaires et de revenus.

2- Quelles sont les mesures prises par la  FTPM pour atténuer les conséquences de la crise?

La Fédération a répondu à l’appel des autorités en organisant une campagne de sensibilisation incluant tous les adhérents dans toutes les branches du territoire national, en sensibilisant sur la gravité de la situation épidémiologique en circulant des vidéos et des publications sur les réseaux sociaux sous le slogan « Restes chez toi … Préserves ta santé et tes enfants ». L’action de la FTPM a également porté sur la création d’une plateforme interne et numérique à portée informative, destinée à recevoir tous les problèmes auxquels est confronté le traiteur dans ces circonstances critiques, pour ensuite les traiter et trouver des solutions appropriées dans les plus brefs délais.

L’accumulation du loyer mensuel des magasins commerciaux exploités par les traiteurs, des avances reçues par le traiteur pour l’organisation d’une fête ou d’un événement alors que les circonstances de la pandémie ne lui ont pas permis d’honorer ses engagements, l’exigence des compagnies d’assurances pour payer les assurances des véhicules dont le paiement est arrivé à échéance malgré leur arrêt total de circulation, outre les pertes subies suite à l’expiration des produits non utilisés dans les réfrigérateurs sont, entre autres, les contraintes que les professionnels doivent gérer. Ces problèmes ont nécessité des efforts considérables pour trouver des solutions appropriées et prendre des mesures efficaces et immédiates. Une série de réunions a été tenue quotidiennement à distance, des notes et périodiques ont été émis à l’adresse des adhérents pour les exhorter à respecter la loi et des visions ont été unifiées en vue de préserver la continuité du secteur tout en offrant de la commodité aux clients qui ont pris en considération ces circonstances et ont accepté les solutions convenues.

Il est à noter, dans ce cadre, que la Fédération a organisé des conférences à distance en vue de créer des séances d’écoute entre nous et de donner la chance à chaque traiteur de s’exprimer et partager sa vision avec les autres professionnels. Cette initiative a eu un bon impact sur l’état psychique des traiteurs.

3- Quelles sont les exigences de la fédération pour surmonter la récession de ce secteur?

Le secteur de la restauration et de l’évènementiel, qui contribue de manière significative au développement économique et social du Royaume en attirant une large catégorie de jeunes marocains et boostant l’économie nationale, devrait adopter des mesures urgentes pour pouvoir surmonter la paralysie due à cette pandémie.
La Fédération avait appelé auparavant à accélérer l’octroi des prêts sans intérêt aux professionnels et à annoncer leur remboursements au-delà du mois d’avril 2021, afin de combler les attentes des professionnels du secteur, notamment en matière des charges locatives et des salaires à verser, tout en essayant d’assouplir et de retarder les paiements des chèques.

Il s’agit également d’une demande d’exonération des taxes dues aux entreprises de ce secteur au titre de l’année 2020, considérée comme année blanche, outre l’annulation des intérêts dus au report des crédits à la consommation pour les traiteurs, ainsi que l’annulation des conditions imposées pour l’octroi des prêts aux auto-entrepreneurs.

De même, la fédération appelle le gouvernement à prolonger les délais de paiement des cotisations sociales du moment que les traiteurs ne peuvent reprendre leurs activités qu’après la levée de l’état d’urgence sanitaire.

A cette occasion, elle invite toutes les parties concernées à soutenir ces entreprises pour pouvoir couvrir les frais de location de leurs magasins, espaces de stockage et salles des fêtes.

La FTPM souligne aussi la nécessité de minimiser les droits de douane sur les marchandises importées afin d’encadrer le processus d’organisation des fêtes (chaises, tables, équipements électriques et service généraux, etc).

En outre, les professionnels du secteur plaident en faveur d’un accompagnement des traiteurs débutants à travers l’équipement de leurs cuisines, ce qui permettrait de légaliser leur activité par les autorités locale, garantissant ainsi le droit d’exercer leur métier dans le cadre des lois en vigueur.

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