Pompeo compare John Bolton à Edward Snowden

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a comparé lundi John Bolton, l’ex-proche conseiller de Donald Trump qui publie un livre au vitriol sur le président des Etats-Unis, à Edward Snowden, ancien employé du renseignement américain inculpé pour espionnage.

«Franchement, les informations qu’il publie font peser sur lui de lourds risques pénaux», a mis en garde le secrétaire d’Etat sur la chaîne Fox News, à la veille de la sortie de «The Room Where It Happened» (La pièce où cela s’est passé), chronique des 17 mois de John Bolton à la Maison Blanche.

«Nous avons tous vu ce qui se passe quand des gens font fuiter des informations classifiées, comme Edward Snowden. Ce que John Bolton a fait n’est pas si éloigné de cela», a-t-il ajouté, dans une déclarations qui sonnait comme un avertissement.

«Et bien que la décision d’engager des actions revienne au département de la Justice, la publication de ce genre d’informations représente une vraie menace et un vrai coup pour les Etats-Unis», a martelé Mike Pompeo.

Edward Snowden, souvent considéré comme un lanceur d’alerte, est un ancien employé de la CIA et ex-contractuel de l’agence de renseignement NSA exilé en Russie depuis qu’il a dénoncé en 2013 la surveillance massive des communications et d’internet dans son pays.

L’ancien informaticien est inculpé au pénal aux Etats-Unis d’espionnage et de vol de secrets d’Etat. Il encourt jusqu’à 30 ans de prison.

Le livre de John Bolton dresse un portrait très peu flatteur de Donald Trump, présenté comme mal avisé, «incompétent» et obnubilé par sa seule réélection quitte à mettre en danger la sécurité nationale. Bref, «inapte» à présider la première puissance mondiale, selon l’ex-conseiller.

Ces derniers jours, le milliardaire républicain et son camp, dont Mike Pompeo, ont oscillé entre deux lignes de défense, dénonçant d’une part un ouvrage rempli de mensonges, mais aussi, d’autre part, truffé d’informations classifiées hautement sensibles.

Le gouvernement américain a toutefois été débouté d’une action en justice pour bloquer sa parution.

Par aileurs, la présidence sud-coréenne a déclaré lundi que les mémoires à paraître de l’ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis John Bolton déformaient considérablement les faits au sujet des discussions entre les dirigeants des deux Corées et des Etats-Unis. Chung Eui-yong, conseiller à la sécurité nationale du président sud-coréen Moon Jae-in, a indiqué dans un communiqué que ces mémoires représentaient le point de vue de M. Bolton concernant les consultations entre les dirigeants de la Corée du Sud, des Etats-Unis et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Ces mémoires «ne reflètent pas fidèlement les faits et en déforment considérablement une grande partie», a estimé M. Chung, selon la Maison bleue (présidence coréenne).

Le livre de M. Bolton doit paraître mardi, mais certains médias en ont publié des extraits. Selon M. Chung, la publication unilatérale de consultations tenues sur la base de la confiance mutuelle entre gouvernements est une violation des principes de base de la diplomatie et peut nuire gravement à la confiance nécessaire aux futures négociations.

Le dirigeant suprême de la RPDC Kim Jong Un et le président américain Donald Trump ont tenu le premier sommet RPDC-Etats-Unis à Singapour en juin 2018, convenant de la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne en échange de mesures correspondantes. MM. Kim et Trump se sont de nouveau rencontrés au Vietnam pour un second sommet en février 2019, qui s’est conclu sans accord. Ils ont également eu une rencontre impromptue en juin 2019 au village transfrontalier de Panmunjom, en compagnie du président Moon. Lors de ces sommets, M. Bolton était l’homologue de M. Chung.

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