Coronavirus: Les nouveaux cas repartent à la hausse

Ouardirhi Abdelaziz

1.776 nouveaux cas de coronavirus ont été confirmés entre le vendredi 14 août 2020 à 18 H et le samedi 15 août 2020 à 18 H. C’est une augmentation sans précédent depuis le 30 mai. Le nombre de personnes diagnostiquées positives à la Covid-19 est reparti fortement à la hausse au cours des dernières semaines et fait craindre un scénario cauchemardesque d’une seconde vague.

Un système de santé défaillant

Sur ces mêmes colonnes du journal Alayne, dans l’édition du 4 août 2020 page 15, nous avons mis en garde contre la hausse inquiétante des cas covid-19 que notre pays enregistre depuis plusieurs semaines déjà.

Aujourd’hui, la situation empire, c’est le cas particulièrement pour la ville de Casablanca où la barre des huit-cents cas a été  dépassée.

Une telle situation suscite beaucoup d’inquiétude, et ce au moment où les autorités sanitaires au niveau central et régional, ne savent plus où donner de la tête. On comprend leur désarroi face à cette situation. On comprend aussi qu’ils ne pourront pas remédier a la situation actuelle, eu égard aux nombreuses défaillances qui entravent le développement de notre système de santé.

Cette situation n’est pas nouvelle, ce constat ne l’est pas non plus.

Tous les ministres qui se sont succédés à la tête du département de la santé, tous ont à un moment ou un autre, mis en garde contre les différentes anomalies de notre système de santé.

Ces anomalies ont toujours concerné la pénurie des ressources humaines (médecins  –  infirmiers), le budget de la santé, les structures hospitalières, le médicament, la formation, la formation continue, la gouvernance de notre système de santé, la gestion, l’organisation des services, la planification, le système d’information sanitaire, la communication…

Depuis de longues années, toutes ces défaillances ont eu pour effet de retarder toute avancée ou progrès digne de ce nom. Et ce que nous enregistrons de positif  parfois ici et là, est le résultat de compétences individuelles et non pas le fruit d’une politique de santé qui repose sur des bases solides avec une stratégie, une vision, des objectifs tracés, des moyens identifiés, un échéancier précis, un système d’évaluation.

Tout cela n’existe pas. Il est vrai que des réunions ont lieu, des rapports sont établis, des projets sont prévus. On discute beaucoup, des palabres, juste pour impressionner l’auditoire, en mettre plein la vue aux medias.

Et après, quand tout est fini, on range tout ça dans des tiroirs.

C’est en grande partie ce qui explique que des chantiers se soient éternisés, que des anomalies persistent, que des défaillances soient encore présentes.

Pendant tout ce temps, le navire prend de l’eau, alors on colmate, on replâtre aussi et on navigue à vue.

Une situation difficile à gérer

Aujourd’hui, tous les médecins, les autorités, les citoyens, ne cachent pas leur appréhension, tous savent que la situation sanitaire est préoccupante.

En effet, il faut reconnaître que la situation sanitaire actuelle que connaît notre pays a la suite de l’épidémie de coronavirus (SARS-CoV-2), COVID-19, ne laisse personne insensible.

L’ensemble des indicateurs continuent leur progression et la transmission du virus SARS-COV-2 s’accentue de jour en jour. Elle concerne toutes les tranches d’âge et plus particulièrement les jeunes adultes.

L’augmentation quotidienne du nombre de nouveaux cas positifs covid-19 et le flux incessant des malades qui sont pris en charge met à mal la capacité litière des trois hôpitaux de campagne de Casablanca qui totalisent 2.000 lits. Une situation qui devient difficile à gérer.

Face à cette situation qui ne pourra pas perdurer, les décideurs, les responsables doivent gérer autrement, trouver des solutions adaptées au contexte actuel qui est marqué par une intensification très marquée des cas d’infection au SARS-COV-2. Ces cas signent une reprise de l’épidémie constatée samedi 15 août 2020 : 1 776 nouveaux cas positifs. La région de Casablanca a enregistré : 802 cas.

Partenariat public-privé pour combattre le coronavirus

Face à cette situation, marquée par une propagation fulgurante du coronavirus (Covid-19), puisque 1 776 nouveaux cas positifs ont été enregistrés entre le vendredi 14 août à 18 H et le samedi 15 août 2020 à 18H.

C’est énorme, c’est beaucoup, et donc la priorité des priorités consiste a mobiliser toutes les compétences disponibles, car c’est un devoir national de faire face ensemble à ce fléau qui étend ses tentacules partout.

Dans le contexte actuel, il n’est pas exagéré de dire que nous sommes face à une situation inédite, qui est réellement catastrophique pour nous, eu égard aux moyens humains (médecins – infirmiers) dont le nombre est très limité pour prendre en charge les malades, mais aussi les moyens matériels.

Une situation peu enviable particulièrement pour la capitale économique (entre (5 ou 6  millions d’habitants) pour la région Settat – Casablanca où sont enregistrés quotidiennement des nouveaux cas en constantes évolution jusqu’à ce jour, et où le virus circule plus qu’ailleurs.

Face à cette situation, les médecins des secteurs privés particulièrement l’association nationale des cliniques privées du grand Casablanca, entendent faire front commun, avec leurs confrères du secteur public contre la covid-19.

Synergie entre le secteur public et secteur privé

Une réunion s’est tenue le 12 août 2020 à 15h00 à l’Observatoire d’El Hank avec Mme Nabila Rmili ,  la Directrice régionale de la santé du grand Casablanca-Settat en présence du Pr Samlali Président de l’ANCP, Pr BOUDERKA et quelques cliniques privées de la région .

Il faut dire que la situation actuelle telle que présentée par Mme Nabila Rmili suscite de l’inquiétude,  la Covid-19 est entrain de gagner du terrain depuis le 15 juillet 2020 avec une ascension visible.

· Presque 10 000 atteintes avec une moyenne de 450 à 500 positifs par jour depuis quelques jours.

· Un taux de positivité qui avoisine les 27% avec un taux de guérison de 70% et un taux de létalité de 1,3%.

· Un R0 dans la région de 1,5%.

· Nombre de passage en réanimation qui a triplé depuis le 15 Juillet 2020

 · 57% des patients sont dans un état grave dès l’admission.

· 12 264 contacts potentiels positifs suivis.

· 3000 lits mis à la disposition entre Hôpitaux de campagnes (2000 lits), CHU et autres hôpitaux et centre hospitaliers publics.

· Ouverture de tous les hôpitaux aux malades covid-19.

Pour la directrice régional de la santé du grand Casablanca – Settat, ces  chiffres de la région  doivent interpeler et alerter tous les intervenants du secteur de la santé qu’ils soient du secteur public ou du secteur privé.

Un hôpital équipé à la disposition du privé

Elle a déclaré, que face à une pandémie de la sorte, tous les efforts doivent être unis afin de la combattre, surtout que les cliniques aujourd’hui se trouvent en face des patients porteurs de la covid1-9, qu’elles devraient prendre en charge, ou du moins, les transférés dans les milieux hospitaliers dédiés. Cette tâche est devenue très difficile vu la saturation que connaît ces structures en ce moment et vu le manque des ressources humaines médicales et paramédicales. Mme RMILI est prête aujourd’hui, à mettre à la disposition du privé, un hôpital équipé avec sa pharmacie, son laboratoire et les explorations radiologiques pour assurer un service sur ce site.

Les cliniques sont sollicitées pour mobiliser et fournir les ressources humaines : médecins anesthésistes réanimateurs, médecins généralistes et infirmiers(es).

Les membres de l’ANCP ainsi que les cliniques présentes ont salué les efforts de la Directrice régionale et ont souligné leurs souhaits à collaborer et à participer dans cette action que tout le monde considère comme un devoir national.

Mobilisation des anesthésistes réanimateurs du privé

Eu égard à la situation qui prévaut actuellement au niveau de la région du grand Casablanca  –  Settat, et animé par un souci de solidarité nationale, la fédération nationale des anesthésistes réanimateurs (FNAR) et l’association des médecins anesthésistes réanimateurs  de Casablanca (AMARC), ont lancé un mot d’ordre pour une mobilisation générale de tous les réanimateurs.

Une unité de soins intensifs de 70 lits sera opérationnelle au niveau de la clinique Ziraoui, en collaboration avec le secteur libéral.

Une équipe de médecins généralistes comptants et un réanimateur du secteur privé assurera la prise en charge des malades de formes modérées de la covid.

C’est en l’occurrence, ce qu’a tenu à dire le professeur Kohen Jamal Eddine, président de la FNAR.

Pour tout contact  rapide, les anesthésistes réanimateurs sont invités a prendre attache avec le professeur Nsiri Afak, présidente de l’AMARC  pour l’inscription sur la liste de garde, l’objectif de tous est de sauver des vies.

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